Les philosophes créent souvent de beaux problèmes. Des problèmes clairs et rassurants. Des problèmes dans lesquels on peut se plaire à oublier la violence d’en-bas. Le temps est l’un de ces problèmes traditionnels.
Dans ce douzième épisode de la saison 2 de ce podcast, j’adresse une réponse critique à l’un des épisodes les plus écoutés de la première saison. Il s’agit de l’épisode intitulé : « La vie est-elle assez longue ? La réponse de Sénèque. » Puisque Sénèque lui-même nous invitait à dialoguer avec les philosophes à travers les siècles, j’ai eu envie de le prendre au mot. Et de lui dire en quoi mon rapport au temps n’est pas soluble par son diagnostic et ses préconisations. Il ne l’est pas parce que la féminité s’inculque dans une violence temporelle que Sénèque ignorait manifestement.
Et que, bien souvent, pour une femme, l’enjeu n’est pas de savoir comment ne plus gaspiller son temps en maîtrisant sa quête de plaisirs et de pouvoir, mais de comprendre comment survivre dans une société où devenir femme, c’est consacrer son temps à satisfaire des attentes et des désirs qu’on nous a demandés d’avoir.
Ce qui m’importe alors, comme à beaucoup d’autres femmes, ce n’est pas de savoir si le temps de ma vie est court ou long, mais comment je peux me le réapproprier pour l’investir d’une liberté empêchée.
Pour accompagner ou prolonger votre écoute, vous pouvez télécharger le texte de l’épisode.
Merci pour ce podcast Peggy. je trouve ta réflexion très « puissante » et son résumé « Voyez-vous, je crois que le temps a un genre » est très parlant !
Cet épisode prolonge aussi le dernier « Dire Je ».
Merci…
Merci beaucoup Thérèse ! Je suis ravie que l’épisode t’ait parlé. Cela me donne toujours du courage pour la suite 🙂
Merci Peggy pour cette réflexion incontournable d’une féroce lucidité !
Comme toujours, tu énonces et expliques l’idée de façon limpide
Ta pensée authentique et concrète me semble incontestable car avérée et fidèle à la réalité quotidienne