En quelques lignes : Je m’appelle Peggy Avez, et j’ai créé Simone et les philosophes pour bricoler et partager mon travail philosophique. Après un parcours académique dans l’enseignement et la recherche, et quelques années de free-lance, je développe mon travail depuis juin 2021 au sein de /ut7, mon nouveau labo.

Dans mon approche, je cherche à revaloriser des questions et des idées méprisées par l’histoire de la philosophie patriarcale. 

De façon un peu plus développée :

Ce qui m’anime

Je ne saurai dire quand ni où j’ai commencé à faire de la philosophie. Certainement pas dans la bibliothèque de mon grand-père, comme le dépeignait Jean-Paul Sartre dans Les mots. Chez moi, il n’y avait pas de livres et mes parents – mariniers de génération en génération – auraient été bien en peine de dire ce qu’est la philosophie. Il n’était pas non plus question de refaire le monde ni de dialoguer ensemble. Mais je crois l’avoir fait seule, tôt, spontanément. Comme par un réflexe de survie. Je devais avoir 14 ans lorsqu’une animatrice de colo itinérante me parlera de philosophie : selon elle, j’aimerai cette discipline. C’était la première fois que j’entendais ce mot-là. Si aujourd’hui, je revendique l’importance de dissocier la pensée philosophique de son appropriation par les élites, ce n’est pas par désir de rendre artificiellement la philosophie patriarcale « accessible à tou·te·s ». Mais bien plutôt pour rappeler la source non-patriarcale d’une activité qui aide à vivre : penser. Déconstruire la domination intellectuelle et ses effets sur les minorités reste aujourd’hui le nerf de mon travail. 

En grandissant, je découvrirai peu à peu ce qu’on appelle scolairement la philosophie. D’abord en lisant les notes de cours d’une amie plus âgée, puis en suivant les cours de Terminale d’un professeur passionnant qui m’encouragera à poursuivre à l’université. Mes jobs m’accaparaient trop : j’avais une carte d’étudiante, je passais les examens, et parfois je croisais les autres étudiant·e·s dont j’enviais la chance, voilà tout. Une bourse en 3ème année de licence me permettra enfin de ne plus revendre les quelques livres que j’achetais et d’assister aux cours (il était temps !). Motivée par le désir de rattraper ce dont la nécessité de travailler m’avait privée, je découvrais cette fois le plaisir de me plonger à fond dans les œuvres des philosophes que l’on considère comme majeures, de passer le Capes puis l’Agrégation et d’enchaîner avec une thèse de doctorat sur le sujet qui me tient le plus à cœur : la liberté.

En mars 2017, cette thèse écrite comme un essai est publiée aux Éditions de la Sorbonne. J’y retrace quelques étapes de l’histoire du concept de liberté. Et j’y pose les bases de l’intention qui anime aujourd’hui Simone et les philosophes : comprendre les normes dominantes pour s’émanciper de ce que La Boétie appelle la « servitude volontaire ». 

Pourquoi Simone et les philosophes ?

J’ai pu vous le confier dans le premier épisode de la saison 2 du podcast : je me demande toujours comment j’ai pu attendre si longtemps avant de percevoir l’incongruité d’être une femme au royaume viril de la philosophie. Et réciproquement : l’incongruité d’aspirer à la philosophie quand on est une femme assujettie aux attentes quotidiennes de notre société patriarcale. Issue des milieux sociaux dominés, qui plus est.

En 2015, pour diverses raisons, je me détache des rails académiques et fais mes premiers pas en free-lance. De fil en aiguille, de rencontres en rencontres, l’embryon du séminaire de Simone se constitue. On me conseille de faire des vidéos, mais mon goût pour la radio et ma grossesse très avancée me motivent à bricoler mes premiers épisodes de podcast. Et c’est ainsi que Simone et les philosophes est né !

Pourquoi Simone et les philosophes ? Pour souligner à la fois le parti pris féminin et collectif de ce projet. Car même si j’y partage mes propres idées, celles-ci se nourrissent des lectures que je glane et des questions que vous me posez. Et pour tout vous dire, la raison d’être de Simone et les philosophes est d’ouvrir un espace où l’on peut penser sans refouler ni dévaloriser ce qui est ordinairement considéré comme mineur ou non-philosophique.

Dans la saison 1 du podcast, j’explore des thématiques générales comme le temps, la famille, la démocratie, et je consacre quelques épisodes à la déconstruction des préjugés sexistes. Mais il me manque tout ce qu’on ne m’a pas enseigné : une connaissance plus grande des penseuses et, plus encore, du temps pour repenser les thèmes traditionnellement associés au féminin, non sans mépris. 

Avec le groupe du séminaire de Simone, nous décidons d’explorer ensemble ce vaste chantier, celui de la « philosophie empêchée » (belle expression de Catherine Malabou). Ce sont ces défrichages que vous pouvez découvrir dans la saison 2 du podcast. 

Home-studio minimaliste

Le Club de Simone

La mission de Simone et les philosophes, c’est d’ouvrir un espace pour celles et ceux qui veulent réfléchir et échanger depuis une perspective féminine ou féministe. Le Club de Simone existe pour briser le sentiment de solitude et d’impuissance que l’on éprouve face aux questions difficiles et passionnantes que soulève l’existence. 

En rejoignant le Club de Simone, vous intégrez une communauté de personnes qui se posent des questions proches des vôtres. 

Le Club de Simone, c’est donc : 

  • une communauté grâce au Discord du Club (outil polyvalent et intuitif dès que vous l’avez installé sur votre smartphone) ;
  • une balade audio-philo chaque mercredi matin de 8h à 8h45 (on utilise Discord pour échanger tout en nous baladant dans nos quartiers respectifs)
  • un live par mois (un soir de semaine à 19h), au cours duquel j’aborde les questions que vous me posez ;
  • le plaisir de sentir que nous sommes nombreuses et nombreux à réfléchir sur des sujets trop souvent minorés.

Vous trouverez ici les témoignages de ses adhérent·e·s.

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