Le texte de l’épisode
Pour accompagner et prolonger votre écoute, vous pouvez télécharger et imprimer le texte de cet épisode n°3 (saison 2), élégamment mis en page par Hélène Francqueville.
Les extraits de Kant cités dans l’épisode
Pour approfondir votre réflexion et pour vérifier que je ne vous raconte pas n’importe quoi, voici des extraits de Kant que j’ai collectés et qui m’ont servi pour la préparation de cet épisode.
Quelques minutes pour comprendre la « critique » de Kant
Par « critique », Kant désigne la démarche qui analyse les limites de notre pouvoir de connaître. Plutôt que de prétendre pouvoir tout connaître (l’attitude dogmatique), ou encore de renoncer à toute vérité connaissable par nous (l’attitude sceptique), il est possible selon Kant de circonscrire la limites de notre connaissance possible.
Pour cela, Kant analyse les conditions de possibilité de toute connaissance, dans la Critique de la raison pure. Le résultat de cette théorie transcendantale (ie « qui porte sur les conditions subjectives de la connaissance ») est que l’expérience perceptive est indispensable pour qu’il y ait connaissance. Dans ces termes, cela peut paraître court ! Mais Kant le prouve par une analytique précise de tout ce qui s’articule dans l’élaboration subjective d’une connaissance (les formes a priori de la sensibilité que sont le temps et l’espace + les catégories a priori de l’entendement + le schématisme de l’imagination transcendantale).
Cela signifie donc surtout que nous ne pouvons pas connaître ce qui n’est pas perceptible. Or, les idées sur lesquelles les philosophes métaphysiciens débattent en permanence portent sur des objets non perceptibles (des noumènes ou choses en soi) : l’existence de Dieu, l’immortalité de l’âme, la liberté humaine et, plus largement, ce que le réel serait en soi , de façon imperceptible (comme dans Matrix !).
Par cette étape « critique », Kant montre l’importance de distinguer la connaissance de la pensée. Contrairement à ce qu’affirment les sceptiques, une connaissance scientifique est bien possible et Kant en détaille les conditions subjectives (la sensation ne suffit pas pour qu’il y ait connaissance, elle doit être mise en forme par les structures du sujet connaissant).
Mais contrairement à ce qu’affirment les dogmatiques, le domaine de la métaphysique relève de la libre pensée, non d’une connaissance qui devrait valoir pour tou·te·s. C’est ainsi qu’en mettant des limites à la connaissance, Kant fonde la liberté de penser.
Sur Dieu, sur la liberté, sur l’âme, sur le réel en soi, nous sommes libres de penser et devons tolérer des divergences qui sont non seulement incontournables, mais rationnelles.
J’espère que ce point rapide vous apporte un éclairage sur la démarche critique de Kant. N’hésitez pas à me faire part de vos retours et/ou à me poser des questions ! Et si vous souhaitez aller encore plus loin, je vous invite à lire l’ouvrage :).