Je n’ai jamais écouté aucun son sans l’aimer. John Cage
Plus je chemine, plus je me méfie de ce qu’on appelle la (vraie) philosophie. Pour tout un tas de raisons que je rassemble sous l’idée de domination intellectuelle et dont j’ai pu parler dans le podcast et dans le séminaire.
Un des arguments les plus fréquents avancés contre la discipline tient dans l’incertitude de ses réponses et la confusion de ses problèmes. Pour toute thèse avancée, on peut chercher des objections. Et on les trouvera facilement en prêtant attention aux détails du réel : il y a toujours des accidents, des faits, des singularités qui contredisent la généralité qu’on défendait. Les détails contraignent à penser là où l’on serait volontiers tenté d’asséner.
Je n’ai jamais envisagé un détail sans l’aimer, me disais-je en marchant tout à l’heure. Les détails offrent autant d’exceptions par lesquelles s’évader de la violence des dogmes. Mais ils n’invalident pas la philosophie : ils la rendent nécessaire.