Dire « je »

Le texte de l’épisode

Pour prolonger votre écoute, vous pouvez télécharger et imprimer le texte de cet épisode n°11 (saison 2), soigneusement mis en page par Hélène Francqueville.

Pour aller plus loin

Voici quelques textes qui complètent la toile de fond de l’épisode. 

Les femmes chez Platon

« Puisqu’on a décidé que chacun boirait à sa guise et sans contrainte, je propose d’envoyer promener la joueuse de flûte qui vient d’entrer ; qu’elle joue pour elle-même ou, si elle veut, pour les femmes à l’intérieur ; pour nous, passons le temps aujourd’hui à causer ensemble ; si vous voulez
bien, je vais vous proposer un sujet d’entretien. » Le Banquet

« À mon avis, les conversations sur la poésie ressemblent fort aux banquets des gens médiocres et communs. Incapables, à cause de leur ignorance, de faire les frais de la conversation d’un banquet avec leur propre voix et leurs propres discours, ils font renchérir les joueuses de flûte en louant bien
cher une voix étrangère, la voix des flûtes, et c’est par la voix des flûtes qu’ils conversent ensemble ; mais dans les banquets de gens distingués et cultivés, on ne voit ni joueuses de flûte, ni danseuses, ni joueuses de luth ; les convives, ayant assez de ressources en eux-mêmes pour s’entretenir ensemble sans ces bagatelles et ces amusements avec leur propre voix, parlent et écoutent dans un ordre réglé, lors même qu’ils ont pris beaucoup de vin. » Protagoras

Sur la différence naturelle, essentielle et hiérarchique entre les sexes chez Aristote

« Ici, comme partout ailleurs, remonter à l’origine des choses et en suivre avec soin le développement, est la voie la plus sûre pour bien observer.
§4. D’abord, il y a nécessité dans le rapprochement de deux êtres qui ne peuvent rien l’un sans l’autre : je veux parler de l’union des sexes pour la reproduction. Et là rien d’arbitraire ; car chez l’homme, aussi bien que chez les autres animaux et dans les plantes, c’est un désir naturel que de
vouloir laisser après soi un être fait à son image.
C’est la nature qui, par des vues de conservation, a créé certains êtres pour commander, et d’autres pour obéir. C’est elle qui a voulu que l’être doué de raison et de prévoyance commandât en maître ; de même encore que la nature a voulu que l’être capable par ses facultés corporelles d’exécuter des ordres, obéît en esclave ; et c’est par là l’intérêt du maître et de l’esclave qui
s’identifient. (…)
§6. Ces deux premières associations, du maître et de l’esclave, de l’époux et de la femme, sont les bases de la famille ; et Hésiode l’a fort bien dit dans ce vers : la maison, puis la femme, et le bœuf laboureur car le pauvre n’a pas d’autre esclave que le bœuf. Ainsi donc l’association naturelle de
tous les instants, c’est la famille.
» Politiques

Le danger de la femme philosophe selon Joseph Proudhon

« La pire espèce d’affranchie est la femme esprit fort, celle qui se mêle de philosopher , qui, aux travers habituels de l’affranchissement, à l’horreur du mariage, joint les prétentions d’une doctrine, l’orgueil d’un parti, l’espoir secret d’une déchéance en masse du sexe mâle. Chez la femme artiste, ou faiseuse de romans, l’émancipation arrive par l’imagination et les sens.
Elle est séduite par l’idéal et la volupté. La courtisane antique appartenait à cette catégorie : c’était, en son genre, une artiste. La bayadère de l’Inde, l’almée de l’Égypte, les femmes des maisons à thé au Japon, sont aussi des artistes. Un mot du cœur, une bonne parole, du pain bien souvent, il n’en
faut pas davantage pour les changer. C’est ainsi qu’en usa Jésus avec la Magdeleine. Au demeurant elles sont femmes, plutôt affolées qu’émancipées. 

C’est pourquoi bien des hommes les préfèrent aux stoïciennes, chez qui la vertu prend le caractère de l’autorité. L’esprit fort femelle, cette poule qui chante le coq,comme disent les paysans, est intraitable. Le détraquement de l’esprit et du cœur, chez elles, est général. » La pornographie ou les femmes dans les temps modernes (1875)

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