Je suis Peggy Avez, philosophe de formation, de métier, et avant tout par nécessité psychique. Ce n’est pas d’abord au milieu des livres comme Sartre que j’ai eu le goût de la philosophie. J’ai grandi sur l’eau, loin de toute bibliothèque. Mais le besoin enfantin de défendre la joie et de chercher les actions propices à l’émancipation malgré ce qui arrive – malgré la réalité sociale en général et mon histoire en particulier – m’a fait parier tôt sur le travail de la pensée et ses effets concrets dans nos vies. 

Après un parcours académique (Capes, agrégation, doctorat), j’ai voulu poursuivre des travaux de recherche et expérimenter d’autres formats pédagogiques, hors les murs de l’université. D’abord free-lance, j’ai rejoint en 2021 la coopérative de /ut7 à Paris, où il m’est possible de mener mes recherches avec une grande liberté intellectuelle et de me familiariser – au contact de mes collègues – avec les problématiques animant le secteur du numérique.

J’ai créé Simone et les philosophes en 2016 pour partager des idées dénichées dans des moments de vie, des rencontres, des observations, et dans des livres de penseuses qu’on n’enseigne pas ou rarement à l’université. Simone et les philosophes est un espace habité par l’envie de détourner l’aura misogyne véhiculée par les représentations dominantes de la philosophie. L’envie d’explorer des questions et des pensées trop longtemps considérées comme non-philosophiques. L’effort de chercher des mots justes pour dire ce qu’on peine à penser et de faire ce que Barbara Cassin a si bien nommé : de la « philosophie empêchée ».

Cette philosophie empêchée, c’est toutes sortes d’idées de femmes, de pauvres, de “subalternes”, ou de ces parts opprimées, refoulées en nous. Des bribes de sagesse pratique, qui se décollent silencieusement de la parole dominante, parfois malicieusement, parfois honteusement. Et puis à travers tout cela, la « philosophie empêchée », c’est celle qui porte notre attention sur la grâce des détails plutôt que de l’étouffer par des représentations mortifères.

À côté de ce site, il y a des projets de livres. En 2017 paraissait mon essai tiré de ma thèse aux Éditions de la Sorbonne. J’y esquisse une généalogie du concept de liberté, en articulant les idéaux de liberté successivement apparus dans l’histoire et leurs instrumentalisations aliénantes. Ce travail déclinait sous une forme historico-critique l’obsession qui anime aussi Simone et les philosophes : l’émancipation, au-delà des mirages soi-disant apaisants et des rhétoriques anxiogènes qui nous asservissent. 

D’autres livres en chantier ainsi que les recherches préparatoires à la saison 3 du podcast mijotent en cuisine. Je m’efforce donc de tuer l’ange du foyer et de réaliser mon rêve : façonner des bouts de philosophie empêchée dans des livres qui, j’espère de tout cœur, vous accompagneront. 

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