Je n’ai pas oublié les dramas coréens. Et les contradictions qui m’intéressent. Mais voilà…
Aujourd’hui, c’est la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. L’élimination de la bêtise qui exploite, humilie, bâillonne, mutile, tyrannise, empêche, et veut contrôler les femmes…
Une journée internationale pour se projeter dans une société où l’on défend donc l’intelligence et l’amour, le vrai, celui qui grandit dans le respect, la tendresse et l’égalité. Où l’attention à l’égard des femmes comme de tout homme devient une priorité. Attention à leurs voix, à leur intégrité, à leur santé, à leur bonheur, à leur diversité, à leur indépendance économique (donc à l’égalité). À leur profondeur – celle qui est occultée par le mythe plat, uniforme, et tellement étroit de la féminité. À leurs idées – que de violences sont faites parce qu’on a peur de l’intelligence des femmes. À défaut de pouvoir la leur retirer, on les force coûte que coûte à se taire, à masquer leurs pensées. Ce qu’il faut de stupidité pour en arriver là…
Ces violences sont trop ménagées. Par ces petites voix qui incriminent la femme violentée (sa tenue, son caractère, l’heure et le lieu, son passé, et au fond sa liberté fondamentale). Par ces yeux qui se ferment quand elle est malmenée physiquement, économiquement, affectivement. Par ces oreilles qui refusent de l’écouter. Par ces mains qu’on ne tend pas parce qu’il y a toujours une raison de ne pas le faire quand il s’agit d’une femme. Et par les institutions classant sans suite des violences des plus abjectes, qu’elles devraient empêcher de toutes leurs forces.
Il est 23h27. Mes filles dorment paisiblement. Elles songent sans doute à Noël qui approche et au sapin qu’on va décorer ce week-end.
Et j’aimerais moi-même bientôt m’endormir avec la certitude qu’elles ne connaîtront jamais les violences auxquelles, aujourd’hui encore, tant de femmes se savent cruellement exposées. J’aimerais m’endormir en songeant qu’elles seront toujours respectées et protégées. Qu’elles ne douteront jamais de la valeur de leur vie, de leur joie et de leurs idées. Qu’elles respireront chaque jour la liberté d’exister, d’aimer et de créer avec une sécurité qui a pu tant me manquer.