Tout être pourvu de sentiment sent le malheur de la sujétion et court après la liberté, La Boétie.
Les animaux se plaignent d’abord, voire se laissent mourir, s’ils se retrouvent enfermés et assujettis. Quelles que soient la beauté de nos raisonnements et l’intensité de notre volonté d’adaptation, quelque chose souffre en nous, s’éteint ou s’irrite lorsque les limites de notre action nous sont imposées. Nous sommes faits pour être libres, aussi mauvais soit-on lorsqu’il est question de définir, penser, protéger, transmettre cette liberté.
Et au fond, je me disais en marchant tout à l’heure… La douceur (et non la mollesse) exige de nous une capacité de résistance. Elle grandit là où nous optons pour la libération, plus que pour la résignation cynique. On n’en jouit et on ne la donne que là où nous n’avons plus à nous débattre avec nos chaînes. Quand l’essentiel de notre vitalité se dissipe dans la crispation et la douleur de la servitude, c’est notre sensibilité à la douceur qui s’étiole. S’adapter endurcit. Se libérer (agir sur la situation) fait de la place pour une plus grande sensibilité à la douceur. Comme une psycho-physiologie de l’émancipation ?